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La main
de l'homme
La main de l’Homme
AMANDINE BRILLANCEAU - DIRECTRICE TECHNIQUE
« Le goût de la Bourgogne »
AMANDINE BRILLANCEAU
Elle avait fait un rêve, s’installer en Bourgogne, il est réalisé. Elle avait formulé un vœu, œuvrer dans un grand domaine, il est exaucé. Depuis janvier dernier, Amandine Brillanceau a pris le poste de directrice technique chez Leflaive. « Cela représente un peu le graal d’une carrière et ça m’est arrivé au bout d’une dizaine d’années. C’est une grande chance », s’enthousiasme cette ingénieure agronome énergique qui ne va pas s’arrêter à une nomination. Originaire des Deux-Sèvres, formée à Bordeaux, elle s’est piquée de vin à l’occasion d’un stage dans la confidentielle appellation des Fiefs Vendéens. Un diplôme national d’œnologie (DNO) en plus dans le sac à dos, elle s’envole vers la Nouvelle-Zélande et l’Australie, le pèlerinage initiatique de l’hémisphère sud pour tout jeune professionnel dont les aspirations sont vastes. Presqu’aussi loin, en Oregon, elle a aussi fait une incursion dans cette terre souvent dépeinte comme la petite Bourgogne du vignoble américain…
« À l’époque, la Bourgogne me paraissait un monde inaccessible », se rappelle Amandine Brillanceau, qui pose un pied chez Louis Jadot en 2017 après une première expérience au Château Pesquié, en Ventoux. Chef de cave, elle accède à la multitude des climats de la maison beaunoise, un apprentissage accéléré. Huit ans plus tard, la voilà au Domaine Leflaive, dans un rôle qui fait le trait d’union entre les équipes, à la vigne et en cave, entre les sites, Côte de Beaune et Mâconnais, entre les familles de vins, propriété et négoce. « Ici, on ne fait pas de distinction dans la manière de traiter un grand cru ou une parcelle de village. En revanche, la dégustation montre bien une hiérarchie naturelle des vins. C’est cela la Bourgogne : faire de l’orfèvrerie tout en ayant un lien paysan avec la terre. Dans la bouteille, il y a cette empreinte du lieu. »
Amandine Brillanceau n’a pas appris l’œnologie pour imposer un style, plutôt pour respecter l’essence d’un terroir. « Dans un tel domaine, je suis venue chercher ce rapport direct avec l’origine du vin. La biodynamie également, un aspect jamais abordé pendant mes études mais dont j’avais fait mon sujet de recherche, qui apporte du sens à ce que nous faisons : intégrer les hommes dans la nature, présente depuis bien plus longtemps que nous. Les équipes y sont très sensibles, elles ont l’expérience et la mémoire des lieux. » Entre toutes ses occupations, la nouvelle directrice technique a trouvé un spot de contemplation : sur la parcelle de Chevalier-Montrachet, tout en haut de coteau, avec une vue panoramique sur Puligny-Montrachet. « J’ai aussi dégusté le vin, apprécie-t-elle. Une émotion incroyable… »
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