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Actualité #13
Actualité #13
Météo 2022 !
Le millésime 2022 a finalement été une excellente surprise pour tous les vignerons en Bourgogne, en quantité et surtout en qualité. L’été chaud, voire très chaud que nous avons connu nous a fait nous interroger sur la façon dont réagiraient nos vignes. Force est de constater qu’elles se sont très bien adaptées et nous permettent d’être optimistes sur ce millésime 2022.
L’hiver a été doux, avec peu de pluie. Le mois de mars est même exceptionnellement sec et heureusement assez frais ce qui ralentit un peu le démarrage de la végétation. Avril nous délivre une succession, désormais habituelle, de quelques matinées connaissant un gel léger. Une taille tardive et la mise en place d’éoliennes nous permettent de passer cet épisode devenu très délicat sans dommages. Nous abandonnons à cette occasion l’utilisation des bougies dans les vignes car beaucoup trop polluantes.
Le printemps ressemble plus à un début d’été et la vigne pousse à une vitesse sans précédent. Nous étions un peu en retard par rapport aux années précédentes à la mi-avril et à la mi-mai nous sommes déjà en avance. Les records de croissance de la vigne tombent au même rythme que les records mensuels de températures. La fleur est terminée dans le côteau depuis le 23 mai et elle se termine début juin dans la plaine (Villages et Bourgogne Blanc).
Nous commençons le mois de juin avec un déficit de pluie de 30%. Ce mois sera celui des contrastes avec une belle période de pluie les 3 et 4 juin, puis une vague de canicule du 16 au 21 juin (pic de 37° deux jours d’affilé) et, à partir du 22 des orages et près de 55mm de pluie autour du 30 juin.
Le temps est beau et chaud la première quinzaine de juillet, chaud ensuite avec une vague de canicule les 19 et 20 juillet. Heureusement les températures matinales restent sous les 20°. Nous connaissons une troisième vague de chaleur du 1er au 4 août. A partir du 14 août, le temps redevient plus clément avec de petites pluies quotidiennes qui permettent à la végétation de bien terminer sa maturité.
Nous commençons les vendanges le 25 août en inaugurant notre nouveau cuvage rue de l’Eglise qui répond exactement à nos attentes, permettant d’accélérer la vendange tout en permettant des pressurages longs, bénéfiques pour la qualité des moûts.
Le cuvage de l’Église, un nouvel écrin au cœur de Puligny-Montrachet
Depuis plusieurs années, le Domaine Leflaive a entrepris la rénovation complète de ses installations. En 2022, ce sont celles de la rue de l’Église à Puligny-Montrachet qui ont été livrées. Demeurer au cœur du village, plutôt que de recréer ex-nihilo à l’extérieur, n’était pas un choix par défaut : c’est une ligne philosophique. «En 2016, j’avais décidé de concentrer l’ensemble des opérations de vinification dans les espaces de la rue de l’Église, même avec des contraintes de surface, souligne l’associé-gérant Brice de la Morandière. Il s’agissait d’envisager un bel écrin avant de se poser la question de l’efficacité. Je m’inscris dans la continuité d’une philosophie dont je fais mon interprétation : un bâtiment minéral fait de pierre et de bois, avec des matériaux sourcés à moins de 100 kilomètres.»
L’extension du cuvage de l’Église comprend deux parties : la première avec des grandes cuves de réception de vendanges et de départ en fermentation, adaptée aussi à la préparation des mises en bouteilles ; la seconde pour des pressurages aussi longs que le millésime le nécessite. «Nous avons adapté ces installations avec l’idée de nous affranchir des contraintes logistiques, de n’avoir en tête que la recherche de la qualité. Elles nous permettent notamment de mieux assurer une vendange très chaude, c’est une forme de réponse au changement climatique.» Comme la cave de l’œuf, dont la conception innovante a démontré depuis 2012 toute sa pertinence, le cuvage de l’Église approche de la neutralité carbone avec une utilisation extrêmement réduite de la climatisation. «Les caves sous la place des Marronniers ont, elles, été rénovées en 2018 et 2019 mais nous entamons la reconstruction de deux bâtiments avec une structure bois-paille à l’isolation naturelle, annonce Brice de la Morandière. C’est le projet des deux prochaines années.»
La taille ou l’art du geste juste
« Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de mars ! »
Ce vieil adage, dont personne ne connaît l’origine, n’a jamais été si actuel. Avec la répétition de gels violents depuis 2016, le vignoble bourguignon questionne ses pratiques : quand faut-il tailler pour éviter les conséquences du gel sur un démarrage précoce de la vigne ? La taille est un enjeu fort face au dérèglement climatique, une garantie aussi de la pérennité du vignoble à long terme. Au Domaine Leflaive, où la philosophie culturale privilégie l’expérience au systématisme, la sobriété à la débauche de moyens, les équipes cherchent à améliorer chaque détail. « Nous taillons à tâtons, dit joliment Pierre Vincent, le directeur général. Nous avons mené l’hiver dernier des essais dans notre parcelle de Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon, avec des tailles différées en décembre, février, mars. » Un épisode de gel modéré, survenu le 8 avril, n’a pas permis de tirer de conclusions définitives sur le choix le plus pertinent. « La meilleure voie nous semble de tailler en deux temps : la première entre décembre et février qui va assurer la pérennité de la vigne, la deuxième fin mars qui a pour effet de retarder le débourrement. Une seule taille tardive présente un risque de perte de récolte. »
Dans sa quête d’excellence, le domaine s’est entouré également des conseils de Simonit et Sirch, les techniciens italiens adeptes d’une pédagogie de précision. Leur expertise est reconnue dans les vignobles du monde entier. Si la taille de la vigne est une pratique ancestrale, elle a besoin de ces détails d’amélioration qui font une différence qualitative. « Ils ont un temps d’avance, souligne Pierre Vincent. Ils nous accompagnent de décembre jusqu’aux travaux en vert de juillet, assurent la formation continue de nos tailleurs parce qu’effectuer la taille Guyot de manière optimale n’est pas si simple. » Par exemple, les techniques de Simonit et Sirch permettent de plier les baguettes de la vigne dans le même sens sans crainte de les casser. L’intérêt ? Éviter les entassements de végétation, donc les maladies potentielles, et les grosses plaies de taille traumatisantes pour le bois. « Au final, nous prolongeons la longévité des vignes. Et une vieille vigne donne de meilleurs vins… »
Esprit Leflaive : au-delà de la Côte de Beaune
Lancée cette année sur le millésime 2018, la nouvelle collection Esprit Leflaive a reçu un vibrant accueil de la part des amateurs. Elle propose huit vins singuliers qui explorent les fabuleux terroirs de la Bourgogne au-delà de la familière Côte de Beaune et du seul chardonnay.
Jusqu’à Chablis et sur des parcelles de pinot noir, les vignerons partenaires travaillent des vignes souvent très anciennes vendangées par les équipes du domaine.
« Il s’agit de faire bon toujours, dans un esprit d’artisans avec des tirages modestes », exprime le directeur général Pierre Vincent, qui a apporté tout son savoir-faire dans la vinification des cuvées de rouge: « Ce sont des pinots noirs sur la finesse et l’élégance, en trouvant de la matière et de la profondeur. C’est finalement la définition stylistique de nos blancs. »
Le millésime 2018 de la collection Esprit Leflaive est disponible pour les Particuliers uniquement dans le Club Leflaive : https://www.leflaive.fr/fr_FR/login.
Livraisons à partir de janvier 2023.
Sortie de cave ! Premier cru Les Combettes 2020, le coup de cœur de Brice de la Morandière